La compagnie Belenos Clean Power SA et l'Institut Paul Scherrer finalisent leur contrat pour la pile à combustible suisse

Le projet d'une chaîne énergétique sans émissions locales de substances nuisibles entre dans sa phase opérationnelle.

Nicolas Hayek und Martin Jermann unterzeichnen den Vertrag über die Entwicklung der schweizer Brennstoffzelle.
Martin Jermann enthüllt die Brennstoffzelle.
Philipp Dietrich, Nicolas Hayek und Martin Jermann vor der Brennstoffzelle.
Nicolas Hayek im Gespräch mit Marco Stampanoni über die Brennstoffzellenforschung an der Synchrotron Lichtquelle Schweiz.
Nicolas Hayek im Gespräch mit Marco Stampanoni über die Brennstoffzellenforschung an der Synchrotron Lichtquelle Schweiz.
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En Suisse, dans les débats sur la réduction des émissions de CO2, on pense souvent en premier lieu aux mesures permettant d'économiser de l'électricité. Aujourd'hui cependant, en réalité, la production d'électricité en Suisse est déjà en grande partie assurée par des techniques ne rejetant de CO2 dans l'atmosphère, car elle repose sur l'énergie hydraulique et nucléaire et pas sur des combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole ou le gaz. En revanche, ce sont le chauffage des bâtiments et les déplacements individuels qui, en Suisse, recèlent le plus grand potentiel de réduction des émissions de CO2; c'est là que nous devons faire changer les choses par des innovations technologiques et l'adoption de mesures adaptées, a expliqué Martin Jermann, directeur par intérim de l'Institut Paul Scherrer, en accueillant les participants à la conférence de presse.

Une consommation d'énergie propre et durable ainsi qu'une mobilité individuelle recourant à une énergie non polluante et sans émission de CO2, telle est la vision de Belenos Clean Power SA. Pour atteindre cet objectif, des efforts sont à accomplir tout au long de la chaîne de production, de l'énergie primaire durable – le soleil – jusqu'à une propulsion efficace des automobiles sans émission de substances nuisibles, en passant par l'alimentation des foyers et des usines (et similaires) en énergie propre. L'énergie solaire est convertie en électricité par des cellules photovoltaïques. Une part de ce courant couvre directement les besoins locaux en électricité, le reste étant utilisé, par exemple, au profit de la mobilité, pour séparer par électrolyse l'eau en hydrogène et oxygène qui sont stockés, sur place également, dans des réservoirs. La voiture du futur pourra très rapidement faire le plein de ces deux gaz. Dans les piles à combustible de la voiture, hydrogène et oxygène réagissent et se combinent sur une membrane pour former de l'eau. Ce processus libère de l'énergie sous forme d'électricité utilisée pour alimenter un mécanisme d'entraînement du véhicule. La vapeur d'eau est le seul déchet produit.

L'Institut Paul Scherrer (PSI) et Belenos Clean Power SA collaborent dans la joint venture Pile à combustible suisse. L'objectif de leurs efforts de recherche et de développement est la réalisation locale d'un groupe propulseur n'émettant pas de substances nuisibles pour un véhicule léger pouvant accueillir au moins 4 personnes à son bord. Le système de propulsion du véhicule doit avoir la même durée de vie que la voiture elle-même. Les performances routières et le prix global (achat du véhicule plus coûts d'utilisation) doivent aussi pouvoir concurrencer ceux d'une voiture particulière de la catégorie compacte. Des développements ultérieurs de la compagnie Belenos Clean Power SA sont également prévus.

Déjà, en 2002, l'Institut Paul Scherrer avait pu, avec une voiture transformée, la VW Bora HY.Power, apporter la preuve que propulser un véhicule par piles à combustible était aussi possible dans la pratique, éveillant ainsi un intérêt durable au Salon de l'Automobile de Genève. En 2004, à l'occasion du Challenge Bibendum, la plus grande compétition mondiale pour les systèmes de propulsion du futur, organisée à Shanghai, fut présenté le successeur de la VW, le modèle HY-Light, réalisé cette fois en collaboration avec Michelin.

Le travail des chercheurs est cependant loin d'être terminé. Il y a encore un énorme potentiel d'optimisation, tant au niveau des coûts que de la durée de vie des piles à combustible. Une optimisation s'impose pour améliorer fortement la durée de vie des piles à combustible et leur prix pour les consommateurs, afin qu'ls soient comparables à ceux d'une voiture normale ou compacte. Cela veut dire que tout le système doit devenir encore beaucoup plus efficace et beaucoup moins coûteux, et ce à échéance visible: c'est l'objectif de la coopération entre Belenos et l'Institut Paul Scherrer, constate Nicolas Hayek, Président de Belenos. L'Institut Paul Scherrer, avec ses importantes installations de recherche et son savoir-faire technique, offre sur un seul et même site une combinaison unique au monde de différentes méthodes de mesure permettant d'analyser en détail le fonctionnement des piles à combustible et donc de l'améliorer. Ainsi, les installations de neutronographie de la source de neutrons à spallation (SINQ) permettent d'estimer quantitativement la teneur en eau d'une pile en fonctionnement. C'est un paramètre important pour optimiser les conditions locales de fonctionnement et la durée de vie. Les lignes de faisceaux de la Source de Lumière Suisse (SLS) permettent d'analyser les propriétés des matériaux et le fonctionnement de l'unité membranes-électrodes à l'échelle microscopique. Les résultats des mesures aident à mieux comprendre les processus des réactions. Les connaissances ainsi acquises contribuent à améliorer considérablement la conception des piles à combustible et à continuer de faire des progrès dans les techniques de développement.

Contact

Dr. Philipp Dietrich
Chef Centre de Compétences pour Energie et Mobilité

+41 56 310 4573
philipp.dietrich@psi.ch

À propos du PSI

L'Institut Paul Scherrer PSI développe, construit et exploite des grandes installations de recherche complexes et les met à la disposition de la communauté scientifique nationale et internationale. Les domaines de recherche de l'institut sont centrés sur des technologies d'avenir, énergie et climat, innovation santé ainsi que fondements de la nature. La formation des générations futures est un souci central du PSI. Pour cette raison, environ un quart de nos collaborateurs sont des postdocs, des doctorants ou des apprentis. Au total, le PSI emploie 2300 personnes, étant ainsi le plus grand institut de recherche de Suisse. Le budget annuel est d'environ CHF 460 millions. Le PSI fait partie du domaine des EPF, les autres membres étant l'ETH Zurich, l'EPF Lausanne, l'Eawag (Institut de Recherche de l'Eau), l'Empa (Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche) et le WSL (Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage). (Mise à jour: juin 2024)